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Comment Sarkozy a loupé sa guerre

Comment Sarkozy a loupé sa guerre

Pour bien comprendre, il faut rembobiner le film, lire le générique et regarder surtout l’entame car c’est là que se noue l’intrigue et que les différents acteurs entrent dans leur rôle. Les attentats de Paris et du Stade de France ont eu lieu dans la nuit du vendredi 13 novembre. Le lendemain, dans une courte allocution télévisée, François Hollande a dit en deux mots sa ligne et sa posture : face à la guerre, l’unité. Le dimanche, il a enfin reçu à l’Élysée, l’ensemble des représentants des partis politiques et des forces parlementaires, Marine Le Pen comprise. Lors de ces consultations qui, dans leur format, n’avaient rien d’exceptionnel, seul Nicolas Sarkozy a eu le privilège d’un face à face dans le bureau présidentiel.

Ce geste a été lu, à chaud, comme une formule de politesse pour un homme qui, avant de redevenir chef de parti, avait exercé les plus hautes fonctions de l’État. Nicolas Sarkozy avait été invité, es qualité, aux cérémonies du 11 novembre qui célèbrent la fin de la Grande guerre. N’était-il pas logique que, quatre jours plus tard, il bénéficie d’égards particuliers alors qu’un nouveau conflit venait à peine de commencer ?

C’est en tous cas ainsi que l’intéressé l’a compris. Ce qui ne l’a pas empêché, à peine sorti d’un bureau qui avait été aussi le sien, entre 2007 et 2012, de redire, face à la presse, dans la cour de l’Élysée, tout le mal qu’il pensait du comportement de son successeur, coupable, à ses yeux, d’avoir failli à sa mission en ne prenant pas la mesure, quand il en était encore temps, des menaces qui planent sur le pays. Là, s’est joué sur le plan strictement politique, l’essentiel d’une partie dont les développements ultérieurs ne sont que la simple déclinaison.

Le dimanche 15 novembre, Nicolas Sarkozy a choisi l’opposition frontale. Solidaire avec les Français, il a cru éviter un piège en refusant à François Hollande «l’unité nationale» qu’il appelait de ses vœux. Dans cette courte mais décisive séquence, Nicolas Sarkozy été cohérent en tenant des propos, sinon identiques, du moins comparables, dans le bureau du Président, dans la cour de l’Élysée et le soir même, sur le plateau du JT de TF1. Mais, du même coup, il n’a pas voulu voir et, en tous cas, il n’a pas compris la véritable portée de l’accueil que lui avait réservé François Hollande.

Est-ce par réflexe ? Est-ce par calcul ? C’est difficile à dire mais les faits sont là. Dans l’épreuve, le Président a une science très sûre des gestes symboliques qui lui fait pourtant défaut en période ordinaire. L’hommage du bureau, on le réalise aujourd’hui, n’était pas un détail. Il visait à souligner que son hôte incarnait deux fonctions à la fois: celle de patron du plus grand parti de l’opposition républicaine et celle d’ancien dépositaire de l’autorité suprême.

Ce constat, apparemment anodin, François Hollande l’a surligné, juste au moment où lui même était en train de se couler dans le rôle de chef de la Nation, en se débarrassant de ses défroques de chef de la majorité. Dès avant Versailles et le grand virage de son discours au Congrès, il a ainsi pris soin de préciser le rôle qui devait être le sien, dans une cohérence assumée avec ses appels à l’unité et au rassemblement. Tout cela a été fait, dans une forme d’expression aussi laconique que millimétrée. Peu de mots. Aucun commentaire sur ses échanges élyséens du dimanche 15 novembre. Bref, une communication tirée au cordeau et soutenue par l’idée qu’une fois la ligne tracée, tout geste symbolique allait prendre une force inégalée.

Or, face à cela, Nicolas Sarkozy a adopté une posture inverse. Il a beaucoup parlé. Il a laissé raconter par les siens «la leçon» qu’il aurait administré au Président. Plutôt que de choisir entre les deux casquettes qu’on lui vissait sur la tête, il en a choisi une troisième. Ni ancien Président, ni patron des Républicains mais futur adversaire de François Hollande à la présidentielle de 2017. D’un rendez-vous à l’Élysée, Nicolas Sarkozy a voulu faire le premier acte d’une campagne au couteau. Il a rompu avec le positionnement qu’il venait d’adopter en acceptant l’invitation du 11 novembre. C’est ce choix initial qui lui colle désormais à le peau.

Nicolas Sarkozy n’est pas tombé dans un piège. Il l’a lui même creusé avant d’y sauter à pieds joints, sans réaliser que dans ce genre de situation, François Hollande peut être d’un réalisme démoniaque. Le piège, c’était en fait l’évidence d’un constat – la guerre – que personne, à chaud, n’a osé contester. Le piège, c’était l’appel à l’union qui en découlait logiquement. Le piège enfin, c’était le laconisme d’un Président, soucieux de ne retourner aucune de ses cartes avant que son interlocuteur principal n’ait montré les siennes. De ce point de vue, on peut dire aujourd’hui, que Marine Le Pen s’est montrée plus prudente et, au final, plus fine tacticienne que le patron des Républicains.

Toute la suite le démontre à l’envi. Encombré par ses trois casquettes, Nicolas Sarkozy n’a cessé de zigzaguer. Briseur de rêve, tout d’abord face à une opinion dont il était pourtant clair qu’elle adhérait au caractère sacré de l’union. Ambigu car sans voix, le jour du Congrès de Versailles tandis que ses troupes entonnaient à l’unisson la Marseillaise, face à François Hollande. Chef de clan, le lendemain, devant les députés de son parti avec les effets désastreux que l’on sait lors de la séance des questions d’actualité. Flottant, enfin, le mercredi, dans une interview au Monde qui n’a même pas fait la une du quotidien en raison de l’assaut de Saint Denis, et dans laquelle il reprenait ses anciennes critiques contre François Hollande, tout en laissant entendre qu’il pourrait le suivre jusque dans ses projets de réforme constitutionnelle.

Nicolas Sarkozy est un homme paradoxal. Il n’a cessé dire, tout au long de sa carrière, qu’il avait changé. Il n’a pas arrêté d’expliquer, avec sa forfanterie coutumière, que le propre des grands était de savoir faire preuve d’une réactivité sans tabous, lorsque l’événement l’exige. Il a fait de tout cela le nec plus ultra d’un art de la guerre (politique) dont il se prétendait être l’unique dépositaire face aux hésitants et aux timorés de tous poils – Hollande, Juppé, au hasard. Il passe son temps, aujourd’hui, à reprocher au Président ses virages successifs et son manque d’autorité. Or, quand arrive la guerre, le voilà qui multiplie les changements de pieds, comme s’il ne parvenait à fixer ni sa stratégie, ni son argumentaire, ni même la cible de ses attaques.

L’explication de ce comportement erratique est en fait assez simple. Trois casquettes à la fois, c’est deux de trop quand l’urgence est à la clarté et la simplicité. Comme chef de parti, Nicolas Sarkozy défend des intérêts particuliers qui sont ceux de son camp et de ses candidats. Comme candidat à la primaire, il doit se distinguer de ses concurrents, lesquels ont naturellement un semblable objectif. Mais comme ancien président, enfin, il lui faut assumer les ombres et les lumières d’un mandat qu’on peut bien sûr réévaluer, a posteriori, mais qui ne fut pas assez flamboyant pour entraîner l’adhésion des Français, en 2012.

Tenir, dans un tel équipage, n’était pas déjà chose aisée, au cours de la dernière période. En temps de guerre, c’est devenu une gageure et François Hollande ne s’y est d’ailleurs pas trompé. Le 15 novembre, il a invité son prédécesseur. Il l’a surtout invité à choisir, dans un libéralisme silencieux mais ô combien piégeux. Faute de pouvoir retirer l’une ou l’autre de ses trois casquettes, Nicolas Sarkozy aurait pu désigner celle qu’il privilégiait. À chaud, il a semblé s’y résoudre, avant de se reprendre, illico.

Au lieu de choisir et de se tenir à son choix, il a ainsi préféré durcir à l’extrême chacune des options qui se présentaient à lui. Plutôt que de suivre François Hollande en assumant ses virages, quitte à faire du tournant la marque d’une cohérence retrouvée, il a tergiversé. Plutôt que de prendre le risque d’une rupture stratégique, quitte a en expliquer la cause – la guerre, en l’occurrence -, il a voulu croire à une improbable synthèse. Résultat : une incohérence illisible et des contradictions à la pelle.

On n’en fera pas ici la liste exhaustive. Elles sont trop nombreuses et surtout, elles ont toutes été notées par l’opinion, à l’instant même où elle s’exprimaient. Il est rare qu’un homme politique, dans un laps de temps aussi court, fasse la démonstration, à ciel ouvert, des impasses dans lequel il se trouve. Cet exploit, Nicolas Sarkozy vient pourtant de le réaliser. Le pis, pour lui, c’est qu’en agissant ainsi, par durcissements successifs de postures opposées, il a affaibli celle qui pouvait sembler, pour lui, la plus solide.

À droite, Nicolas Sarkozy est le seul acteur à pouvoir se prévaloir du titre d’ancien Président. C’est un privilège, un atout, une force. Comme chef de parti, le président des Républicains peut être contesté et d’ailleurs il l’est. On l’a vu – et avec quelle force ! –, lors de l’affaire Morano ou dans ses échanges avec Jean-François Copé. Comme candidat à la succession de François Hollande, il l’est également, ne serait-ce qu’en raison du processus des primaires qu’il lui a fallu accepter. On l’a encore constaté lorsque Alain Juppé a regretté benoîtement les réductions de postes dans la police et la gendarmerie, entre 2007 et 2012. Comme ancien Président, en revanche, Nicolas Sarkozy est unique.

Dans ses échanges avec François Hollande, il aurait pu magnifier la fonction en se plaçant au même niveau que son interlocuteur. Au lieu de ça, il a préféré célébrer son bilan avec la conviction que, dans la comparaison, il sortirait à ce point grandi que l’opinion comprendrait à la fois son opposition frontale et son désir de revanche en 2017. Pour ne plus être Charlie en étant contraint de jouer des coudes, au milieu des Grands de la planète, comme en janvier dernier, Nicolas Sarkozy a préféré quitter, cette fois-ci, la manifestation, sans voir qu’il renonçait, du même coup, à son plus précieux attribut. Ne plus être Charlie quand Charlie n’est plus là et vouloir être l’anti-Hollande, quand Hollande change d’habit en retournant sa veste, c’est quand même assez fort !

Parce qu’il était sans objet et à contre-temps, ce double décalage, n’a fait que rappeler, par ricoché, une vérité d’évidence : être ancien Président ne sert pas à grand chose si, dans ce titre, le seul mot qu’on retient est le premier des deux. De même, être ancien Président est un handicap si ce même titre doit rappeler un bilan plutôt que de signaler un statut privilégié. Or Nicolas Sarkozy, avec un rare persévérance, s’est placé dans la situation d’un acteur politique oublieux de ses responsabilités passées, comptable, de surcroît, d’un bilan mitigé. Dans le contexte, c’était gâcher ses atouts pour jouer, d’entrée de jeu, ses cartes les plus faibles.

Mécaniquement, en effet, est remonté à la surface non pas ce que François Hollande, sans complexes, a repris dans le projet de la droite mais ce que son prédécesseur n’avait pas su faire, en son temps. Dés lors que Nicolas Sarkozy, au lieu de crier victoire, répétait à tous vents qu’on lui était infidèle, le débat ne pouvait que dériver sur ses propres contradictions. Pouvait-il en être d’ailleurs autrement à partir du moment où François Hollande, dans un étonnant tour de passe-passe, l’avait désamorcé, en ce qui le concerne, en expliquant qu’au nom de la guerre et de l’union, lui même faisait du passé table rase ?

C’est ainsi que Nicolas Sarkozy s’est cru obligé de raconter que la baisse des embauche, dans les forces de sécurité, entre 2007 et 2012, avait été une conséquence… des 35 heures. C’est ainsi qu’on l’a entendu dénoncer un relâchement budgétaire dont il avait, lui-même, usé et abusé, après 2009, pour faire face à une crise financière d’une ampleur sans pareil. C’est ainsi qu’on l’a vu célébrer la rectitude de son action en Syrie ou en Libye, en oubliant qu’il avait invité les troupes de Bachar à défiler sur les Champs-Élysées avant de le désigner comme un dictateur sanguinaire et qu’il avait déroulé le tapis rouge sous les pas Kadhafi avant d’engager contre lui une opération militaire aux effets incertains. Enfin, c’est ainsi qu’on a vu Nicolas Sarkozy dénoncer les failles dans notre système de renseignement, sans vouloir admettre que, face au terrorisme, le risque zéro n’existe pas et qu’en matière de faille, l’affaire Merah, lorsqu’il était encore Président, en avait été une sacrée.

Il n’y pas de bilan sans tache. C’est pourtant ce qu’a voulu faire croire Nicolas Sarkozy lorsque, face à François Hollande, il a cédé à un manichéisme de la plus belle eau dans le seul but de casser le discours de l’union, cher à l’Élysée. Telle est la rançon naturelle d’une opposition frontale. D’autres, avant le patron des Républicains, à gauche notamment, s’y sont déjà essayés, dans un contexte moins dramatique, il est vrai. Cette posture, après tout, a pu s’avérer parfois payante et il est probable que Nicolas Sarkozy l’a adoptée en faisant le pari qu’à moyen terme, les Français sauraient ne pas lui en tenir rigueur. Sans doute, a-t-il aussi estimé qu’en politique, il faut savoir prendre son risque et décliner jusqu’au bout, la ligne qu’on s’est fixée, sauf à perdre sur tous les tableaux à la fois.

Quelle était la ligne ? Celle de l’affrontement, à l’évidence. Quel était le risque ? Celui de l’incompréhension d’une opinion avide de rassemblement. Quelles étaient les contraintes? Celles d’un équilibre instable chez un homme porteur de trois casquettes à la fois et obligé, à ce titre, de composer entre des rôles contradictoires.

Dans cette entame guerrière où Nicolas Sarkozy joue la suite de sa carrière, on pourra toujours discuter, sur un plan tant politique que moral, de la validité de ses choix et de ses non-choix. Mais ce qui frappe – et c’est là aujourd’hui l’essentiel – c’est que dans toute cette affaire, Nicolas Sarkozy n’a jamais su comprendre qu’à partir du moment où François Hollande avait repris la main, du fait de son statut mais aussi de son sang froid, il était vain de vouloir le contester aussi vite, aussi fort et avec aussi peu de précautions.

Revenir en douceur, laisser au Président la bride sur le dos en attendant qu’il fasse la démonstration de sa prétendue «nullité» – comme on dit à droite – avait été, peu ou prou, l’option à laquelle Nicolas Sarkozy s’était résigné, en janvier dernier. Il s’était manifestement juré de ne plus s’y laisser prendre. Là est la racine de tout. Par manque d’imagination, par mépris aussi de l’adversaire, il semble ne pas avoir envisagé un instant que François Hollande ait su, lui aussi, tirer les leçons du passé. Le président des Républicains était trop prévisible alors même que le président de la République faisait tomber les masques. Pour autant, dans cette improvisation au bord du gouffre qui reste sa grande spécialité, François Hollande est-il vraiment intouchable ?

C’est là qu’on en revient à l’affaire du bureau du président, à l’Élysée. Que se serait-il passé, le dimanche 15 nombre, si Nicolas Sarkozy s’y était incrusté, plutôt que d’y passer avant de retourner à la chasse ? Qu’aurait pu faire François Hollande, si son interlocuteur, au lieu de lui faire la leçon et ensuite son procès, lui avait expliqué que la situation était trop grave pour qu’il ne mette pas au service de la France, son expérience et son énergie ? On voit mal comment pareille proposition aurait pu être repoussée d’un revers de la main.

Maintenant que les dés se sont mis à rouler, François Hollande confie d’ailleurs que, sur un plan strictement politique, sa stratégie avait un point aveugle. L’une de ses craintes était en effet que son appel à l’unité nationale le conduise jusqu’au point où, du rassemblement nécessaire, on serait passé à un partage du pouvoir. Il n’imaginait bien sûr pas que l’opposition aille jusqu’à avancer l’idée d’un gouvernement d’union sacrée. Mais dans son mano a mano avec Nicolas Sarkozy, François Hollande ne pouvait pas exclure la formule d’une collaboration au sommet de l’État qui l’aurait alors placé dans une situation extrêmement compliquée.

Si entre l’ancien et le nouveau Président, un vrai dialogue s’était ainsi noué à l’initiative du premier et si, avant même Versailles et le Congrès, le patron des Républicains avait proposé aide et conseil au lieu de juger et de condamner, François Hollande aurait été pris au jeu de son propre discours unitaire. De son côté, Nicolas Sarkozy aurait pu s’afficher dans un rôle, ô combien valorisant d’un chef d’État aspirant à le redevenir, capable de faire le sacrifice de ses détestations pour le service du pays et de ses concitoyens. À ce rythme, Il aurait même pu s’offrir le luxe de s’inviter en d’autres occasions, cette fois à son initiative, dans ce Palais qui fut aussi le sien pour y livrer une sagesse faussement gratuite, justifiée par les faiblesses du Président en titre.

La cohabitation en mieux ! Les Français auraient adoré. La droite aurait salué cette mise sous tutelle informelle, laissant à son chef les honneurs du conseil sans les risques de l’action. Quant à François Hollande, il aurait dû mobiliser des trésors d’imagination, soit pour repousser ces avances sans paraître refuser l’union qu’il appelait de ses vœux, soit pour trouver, dans cette association d’un genre inusité, une posture qui ne le dévalorise pas à l’extrême. Tout cela, bien sûr, n’était pas aussi simple qu’on l’écrit ici. Mais il y avait dans ce mouvement que Nicolas Sarkozy n’a pas envisagé un seul instant, plus de panache que dans les petites habiletés successives auxquelles il s’est complu et plus d’audace créatrice que dans la contestation un peu aigre où il s’est laissé enfermé.

Pour le dire en un mot, Nicolas Sarkozy n’aurait-il pas été plus fort et de manière durable, si au lieu de se faire faire les poches sans bénéfice évident, il avait offert, tel un Président en puissance, ce qu’il avait de plus précieux ? François Hollande, lorsqu’on décrypte ce qu’il confie aujourd’hui, s’est senti soulagé en voyant, le dimanche 15 novembre, son hôte sortir de son bureau tel qu’il y était entré et ne pas prolonger cette visite au delà du strict nécessaire. Il s’est félicité qu’entre ses multiples casquettes, Nicolas Sarkozy n’en choisisse aucune et pas celle, en tous cas, qui aurait donné à l’union nationale un autre visage que celui d’un rassemblement derrière le Président. On peut même se demander, si cette invitation, dans une formule hautement symbolique, n’était pas destinée à vérifier que son prédécesseur était resté fidèle à sa réputation. Quand on connaît la suite, on se plaît à croire, qu’en le raccompagnant, François Hollande s’est mordu les lèvres pour ne pas le remercier pour ce moment de vérité.